KONFERANS, LYANNAJ é MEETING èvè Lé REZISTAN - Jeudi 27 Juin 2024
Publié le 24/06/2024
Meeting Solidarité KANAKY mardi 11 juin 2024
Publié le 10/06/2024
Meeting lundi 06/02/2023 à 19h au Palais de la Mutualité
Publié le 5/02/2023
Meeting d’information jeudi 10 mars 2022 à 18h30
Publié le 6/03/2022
Meeting d’information mardi 8 mars2022 à 18h30
Publié le 6/03/2022
Depuis le 20 janvier 2009, le collectif Lyannaj kont pwofitasyon a déclenché un mouvement de grève généralisée sur la base d’un programme de revendications comportant 146 points répartis en 10 chapitres.
Depuis le 20 janvier 2009, la Guadeloupe est paralysée. Le peuple a investi la rue pour exprimer son ras le bol et ses aspirations immédiates à vivre mieux et dans la dignité.
La mobilisation populaire se développe, s’amplifie et s’élargit à tous les domaines de la vie économique, sociale, culturelle associative etc.
Après maintes tergiversations, les représentants de l’état, des collectivités et du patronat ont fini par accepter la négociation avec le Collectif Lyannaj kont pwofitasyon, composé de 49 organisations.
Pour plus d’efficacité, le Collectif a proposé un accord de méthode d’une part, et répertorié d’autre part les principales revendications "Pwemyé nivo" à satisfaire en priorité.
Samedi 24 janvier 2009, plus de 25 000 Guadeloupéens ont manifesté dans les rues de Pointe-à-Pitre leur mécontentement contre les agissements de ceux qui détiennent le pouvoir économique et politique en Guadeloupe, en exprimant leur adhésion à ce mouvement social qui ébranle les fondements d’une société qui ne produit que l’exclusion et la misère.
Le dimanche 25 janvier, plus de 40 000 Guadeloupéens ont déboulé an konsyans dans les rues de Pointe-à-Pitre avec les groupes a Mas Kiltirel.
Et pourtant, ceux qui font front contre la mobilisation populaire (le patronat, les collectivités et l’état) n’ont toujours pas pris la menace de la profondeur et de l’ampleur de ce mouvement.
Après 4 séances de négociations marathon, l’Etat les Collectivités et le Patronat n’ont apporté aucune réponse sérieuse aux revendications précises du Collectif, à l’attente d’une population en souffrance ; ni sur la revalorisation de 200 euro sur les bas salaires, les retraites et les minima sociaux, ni sur la baisse des loyers, des impôts et taxes qui réduisent le peuple à la misère.
Bien au contraire, ceux qui détiennent leur pouvoir par le suffrage du peuple parlent de "chienlit" et en appellent au renforcement de l’Etat.
Depuis le début du mouvement, l’Etat n’a cessé de renforcer son dispositif de répression. Les manblo débarquent en Guadeloupe chaque jour par charter. Le préfet, au nom du gouvernement, a décidé délibérément de faire taire la contestation populaire par la répression.
Le Collectif Lyannaj kont pwofitasyon lance un appel solennel aux élus guadeloupéens pour qu’ils se déterminent clairement par rapport au mécontentement du peuple et à son aspiration à plus de justice et d’équité sociales.
Nous lançons un vibrant appel au peuple Guadeloupéen pour qu’il renforce sa mobilisation, s’empare de la rue pour exiger sans délais la satisfaction de ses légitimes revendications.
Nous lançons un appel solennel aux élus Guadeloupéens pour qu’ils se déterminent clairement par rapport à la vague de répression qui va s’abattre sur les Travailleurs et le peuple Guadeloupéen en mouvement.
Mercredi 28 janvier 2009,
Collectif Lyannaj kont pwofitasyon
Réaction de Un groupe de jeunes le 27 février 2009 @ 08h59
Le 20 février 2009
ENTREVUE ENTRE JEUNES
Nous sommes un groupe de réflexion et nous avons décidé de publier cette discussion pour plusieurs raisons. Premièrement, nous pensons que notre vision a la même légitimité que celle de grands écrivains, politiciens ou autres personnes « importantes » que l’on lirait volontiers. Ensuite, nous ne souhaitons pas rester dans le silence, de peur de culpabiliser dans le futur pour ne pas nous être exprimées sur la situation de notre île et par extension la situation de notre pays. Ainsi cette « Entrevue entre jeunes » est transmise à quelques partis politiques, syndicats, collectivités, presses, ministères…etc. Notre objectif ? Simplement nous exprimer !
Pour commencer, qu’elle est votre opinion sur le mouvement LKP ?
S.P. : Il s’agit d’un mouvement bien fondé qui soulèvent de nombreux problèmes économiques et sociétaux. Il est évident que ce mouvement causera de nombreuses pertes, la relève sera difficile. Toutefois, l’histoire nous a appris qu’on doit se battre et crier très fort pour obtenir un minimum de reconnaissance. Nos ancêtres se sont battus afin que nous n’ayons plus d’entraves aux pieds, nous devons aujourd’hui lutter pour délier nos esprits. C’est le travail qu’a entrepris le collectif LKP. Toutefois, cette lutte doit se faire dans le respect des libertés de chacun.
Aussi, le rôle de l’Etat est de fixer le salaire minimum et de veiller à ce qu’il soit proportionnel au coût de la vie. Mon autre réticence qui m’empêche d’être d’accord à 100 % avec le mouvement est que nous sommes dans une économie libérale et par conséquent, les salaires sont fixés librement entre salariés et employeurs. Un cadre légal existe, il faut l’exploiter, les salariés sont les premiers à devoir se vendre à un prix décent. Ensuite, les représentants des salariés doivent jouer leur rôle en négociant les grilles de salaires, augmentations, primes et autres avantages. Les NAO, les accords collectifs, les accords d’entreprises, les conventions collectives et autres chartes établies entre le patronat et les représentants des salariés sont tant d’occasions pour obtenir des améliorations de salaires entre autres. C’est pour cette raison que faire appel au gouvernement pour régler cette question me dérange un peu. Par contre, là où je trouve les revendications légitimes c’est sur le coût de la vie. Qui d’autre que l’Etat peut intervenir pour réguler le marché ?!
Néanmoins, tout conflit à ses répercussions et cette fois ci, elles risquent d’être inquiétantes et innombrables à l’échelle locale. En effet, beaucoup de questions liées à notre avenir demeurent ! N’atteignons-nous pas l’asphyxie de notre économie et pouvons nous croire en l’espoir d’un changement ?
Lorsque vous entendez les jeunes dirent qu’il n’y a pas de travail ou que le système n’est pas fait pour eux, qu’avez-vous envie de leur répondre ?
S.P. : Il faut se battre et s’adapter, le système quel qu’il soit ne pourra jamais satisfaire tout le monde. Chacun a des attentes plus ou moins différentes. Il y a une phrase célèbre qui dit "aide toi et le ciel t’aidera", il est temps de la mettre en pratique.
Mais qu’ont-ils fait pour s’y inclure ? Ce n’est certainement pas en violant les droits d’autrui qu’ils arriveront à améliorer leur avenir.
Pensez-vous que la démission des familles est liée à la situation actuelle ?
S.P. : Oui, mais je pense qu’il s’agit davantage d’un problème lié à la structure familiale. L’augmentation du nombre de familles monoparentales et recomposées est à mon avis une source de déséquilibre. Nous sommes les héritiers de nos parents, nous nous identifions donc à eux. Les enfants n’ayant pas ou peu de repères sont le plus souvent livrés à eux mêmes et se retrouvent très tôt dans la rue. Ils s’identifient à leur environnement, si ils vivent dans la souffrance, si ils manquent d’amour, ils reproduiront en grande partie cette souffrance à leur manière. Il convient d’inculquer la notion de valeurs voire d’instaurer des écoles des parents.
Comment peut-on m’expliquer que des parents qui ne travaillent pas, touchent des aides et sont donc disponibles pour éduquer leur progéniture, échouent ? Les parents, qui eux travaillent et ne voient leurs enfants que quelques heures par jour, arrivent à leur inculquer des valeurs et le désir de réussir. Il ne faut pas demander à l’Etat de rentrer dans notre foyer pour mettre de l’ordre. En revanche les assistantes sociales, les éducateurs ou médiateurs peuvent avoir un rôle pour guider parents et enfants vers une situation meilleure. Il incombe à l’Etat d’organiser ou de perfectionner cet accompagnement.
Vous qui avez entre bac+3 et bac+5, est-ce la réalité que les jeunes diplômés de l’île ne trouvent pas d’emploi correspondant à leur savoir et se retrouve à vendre des frites ou des vêtements ?
S.P. : Lors de discussion avec des amis, il ressort que la plupart du temps on ne choisit pas son travail mais c’est le travail qui nous choisit. On accepte un poste parce que le besoin d’argent se fait ressentir. Ceci entraîne parfois la démotivation des jeunes face aux études et au travail.
Concernant le pouvoir d’achat pensez-vous qu’augmenter le smic et des allocations sont les seules solutions ?
S.P. : Nous vivons sur une île, je pense que nous devrions simplement revoir nos habitudes de consommation et vivre plus simplement. Il a été proposé une baisse de prix de 100 produits, cela reste ambigu car les distributeurs se baseront sur 100 marques et en finalité le pouvoir d’achat restera quasi inchangé. Pour moi, il faudrait une baisse sur l’ensemble des produits de base voir sur la totalité des produits proposés.
La 2ème suggestion est d’influer sur les prestations sociales (RSA, allocations familiales,...). Mon avis est mitigé sur cette proposition car se seront les actifs qui financeront encore cette hausse. Et ce type de solution n’endiguera pas nos records en termes de chômage. En conséquence, pourquoi ne pas proposer à ceux qui bénéficient de ses prestations sociales, de donner en retour un peu de leur temps par le biais d’actions bénévoles. D’autant que beaucoup d’associations en recherchent. Il faudrait leur permettre, au travers de leurs actions bénévoles, d’acquérir de l’expérience professionnelle, d’offrir leurs services à ceux qui sont en détresse, de se sentir utile et de contribuer à l’évolution de notre société.
L. : Augmenter le pouvoir d’achat est l’affaire de tous, et permettra à certains d’entre nous d’avoir des fins de mois moins critiques qu’auparavant. Cependant, il est évident que se seront toujours les mêmes qui bénéficieront.
Un mot de la fin ?
S.P. : Il est vrai que l’histoire appartient à l’histoire et qu’on ne la refera pas. Cependant, pour savoir qui on est et où on va, il est nécessaire de la connaître, car un arbre sans racine ne grandit pas. Il est vrai que pour avancer, nous devons regarder plus loin, être visionnaire. Nous avons la chance aujourd’hui de pouvoir changer les choses. Et bien soyons responsables et acteurs de nos vies.
Ce qui se passe ces jours-ci, certains l’appellent une REVOLUTION pour moi c’est surtout une REVELATION qui je l’espère nous mènera à l’EVOLUTION des mentalités d’une part et de notre île d’autre part.
Qui sommes nous :
Sylvia P., Baie-Mahault, 24 ans, Assistante marchés publics.
Linda, Baie-Mahault, 25 ans, demandeur d’emploi
Sylvia T., Gosier, 24 ans, Assistante Juridique.
Maëva, Le Moule, 23 ans, Assistante des Ressources Humaines
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