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Soulèvement du 21 octobre 1801 : Chronologie des évènements

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Au moment où LKP s’apprête, avec d’autres organisations, à marquer
l’histoire, [1] il convient de rappeler à nos camarades et à nos lecteurs la
genèse de cet évènement. Extraits de Chronologie des évènements tirés de Pawol a NONM de octobre 2007 (jounal a Mouvman Nonm) :

« Dans la matinée du samedi 21 octobre 1801 éclate à Port de la
Liberté, c’est le nom révolutionnaire de l’actuelle Pointe à Pitre,
un mouvement insurrectionnel d’une portée incalculable dans
l’histoire du Péyi Gwadloup.(……).

Le 20 octobre, le cf d’état major Souliers est averti par un transfuge,
de l’existence d’un complot mis sur pied par un groupe d’officiers de
couleur, et dirigé contre le Capitaine Général Lacrosse, chef de l’autorité coloniale. Il prend la décision de procéder à l’arrestation des meneurs, Joseph Ignace, Gédéon, Leblanc, etc…

A cette époque Pointe à Pitre, est devenu depuis sous le gouvernement
de Victor Hugues, le premier port civil et militaire de la Guadeloupe. Il
abrite un fort contingent de soldats en armes, en majorité noirs et des
mulâtres, nombre d’entre eux sont des officiers, suite à la promulgation
du décret du 4 février 1794 d’abolition de l’esclavage, mais aussi et la
guerre de reconquête coloniale contre l’occupation anglaise.

Le 21 vers 9 h Souliers opère l’arrestation de Gédéon, mais ne peut se
saisir de la personne de l’officier Ignace. Ce dernier prévenu de la
menace, ameute la troupe, s’assure de l’appui des officiers de la garnison du Fort de la Victoire et contre attaque. Passant à l’offensive, il se donne les moyens pour procéder à la capture de ceux la mêmes qui cherchent à l’arrêter. La ville ce samedi matin est pleine de marchands, cultivateurs et autres citoyens venus s’approvisionner. Cette multitude
rameutée par les militaires, n’hésite pas, elle prend fait et cause pour les
insurgés. Curieusement le commandant militaire de Charles en vue
mater la rébellion.

Le 22 octobre, ayant parlementé avec des émissaires
du Conseil des Sages à Capesterre, Lacrosse attend une entrevue avec le chef de brigade Magloire Pélage, pour convenir des moyens de rétablir l’autorité coloniale bafouée. Prévue pour le lundi 23 à Petit-Bourg, celle-ci est décommandée sous la pression des hommes
du 21 octobre et transformée en une conférence devant avoir lieu au passage de la Gabarre, qui n’aura finalement pas lieu. On finit par convenir d’une rencontre en pleine mer, dans le Petit Cul de Sac entre la
Pointe à Bacchus et l’îlet à Cochons, le mardi 24 vers 10h.

Mais à la grande surprise de Lacrosse, ce n’est pas M. Pélage qu’il a pour interlocuteur, mais bien une délégation composée selon les exigences du mouvement insurrectionnel. Cette délégation
forte d’une vingtaine de représentants peu disposer à faire de largesse
à Lacrosse, le convainc de se rendre à la Maison commune de
Pointe à Pitre. De là, les hommes de Codou et d’Ignace se chargeront
d’amener de force, et aux cris de vivre libre ou mourir, le Capitaine
général au Fort de la Victoire et le jettent en prison.

En cette journée du 24 octobre 1801, les hommes du 21 octobre ont complètement triomphé, ils se sont emparés de l’autorité et du pouvoir en Guadeloupe. Magloire Pélage s’institue chef du gouvernement provisoire de la Guadeloupe. »

Cette autorité politique dirigea la Guadeloupe jusqu’en mai 1802,
jusqu’à l’arrivée de l’armée de Bonaparte conduite par Richepance
avec 4000 hommes pour rétablir l’esclavage. 10000 guadeloupéens
furent assassinés. De même en mai 1967 plus de 100 Sguadeloupéens
furent massacrés par les gendarmes mobiles français. Quel rapport
entre ces 2 évènements ? Nous pouvons d’ores et déjà remarqué que
chaque fois le pouvoir colonial est remis en question il réagit brutalement, il assassine. l’arrondissement de la Grande Terre, le le chef de brigade Magloire Pélage, est totalement hors du coup, et n’en prend
conscience que lorsque Souliers le supposant nécessairement de mèche
avec les instigateurs de la révolte, s’enhardit à vouloir l’arrêter.

Mettant en avant sa supériorité hiérarchique sur Souliers, M. Pélage,
fait preuve de fermeté et de bravoure, écarte la menace, mais dès cet instant va s’employer à s’interposer en pacificateur entre les soldats noirs de la garnison soutenus par la population et la troupe blanche de la Garde Nationale. Toutefois il ne peut empêcher les insurgés prendre le
dessus et d’arrêter en même temps que Souliers, le commissaire du gouvernement Régis Leblanc et le lieutenant de justice et de la police,
Bourrée. Déjà le Fort de la Victoire était devenu le lieu de séquestration
pour les blancs surpris par les émeutiers dans les rues de la ville. La tension insurrectionnelle s’amplifiera lorsqu’après le saccage de la résidence du lieutenant de justice et de police, on saisira de documents
signés de Lacrosse faisant état d’un projet de déportation des officiers
guadeloupéens à Madagascar.

L’émeute ne s’apaise qu’en fin d’après midi, après que Pélage, après consultation, ait pris l’initiative de convoquer une assemblée de 240 notables de la ville dans la Maison commune, assemblée qui désigne un conseil de sages, sous sa direction personnelle, pour suppléer à la vacance du corps administratif colonial dirigé par le chef d’état
major Souliers. Comme premier acte d’autorité ce conseil rédige, ce jour
même, une proclamation à destination du peuple de la colonie.

C’est dans l’après-midi du 21 octobre 1801 que le chef de la colonie,
Lacrosse qui réside alors à Basse-Terre, est informé de la tournure des
évènements survenus à Pointe à Pitre. Il en mesure la portée et prend
immédiatement la tête d’une expédition de soldats du Fort Saint-Charles. »

Post-Scriptum

Lire :

- 21 Octobre 1801 : Emergence d’une autorité politique, patriotique, démocratique et populaire

Publié par la Rédaction le dimanche 18 octobre 2009

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