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Pointe-à-Pitre, le 28 avril 2006
Monsieur Jacques GILLOT
Président du Conseil Général
de la Guadeloupe
Hôtel du Conseil Général
Blvd du Général F. Eboué
97109 BASSE-TERRE
Objet : Achat de l’Hôtel CALLINAGO.
Monsieur le Président,
L’Hôtel Callinago situé sur le plus beau site du Gosier à la Pointe de la Verdure, a été liquidé le 22 décembre 2005 par le Tribunal de Commerce de Paris.
Le propriétaire, la société INNODEV, a prémédité cette liquidation. Ses intentions sont très clairement affichées : la vente des immeubles pour un promoteur immobilier qui construira en lieu et place d’une activité touristique, qui employait 61 salariés, des résidences pour de riches étrangers.
Une telle spéculation, ne va pas dans l’intérêt général de la Guadeloupe, et a aussi d’irréversibles conséquences pou Péyi Gwadloup.
Ces conséquences sont de plusieurs ordres.
Sociales, avec la perte d’une centaine d’emplois directs et indirects qui rejoindront les millions de chômeurs guadeloupéens.
Économiques, avec la baisse du pouvoir d’achat des licenciés et une perte de chiffre d’affaire pour les entreprises,
Culturelles, avec la perte pour les guadeloupéens d’une partie non négligeable de leur patrimoine, la privatisation du littoral des plages.
L’unique bénéficiaire sera le promoteur avec la vente des appartements à des acquéreurs étrangers.
L’opération sur l’hôtel Callinago n’est pas un coup d’essai de ces rapaces qui font de l’or sur la destruction des vies guadeloupéennes.
La démolition de l’hôtel Callinago et sa transformation en Résidence Hôtelière de luxe inaccessible aux guadeloupéens, sera le 5ème exemple en 6 ans.
Les cinq premiers cas ne pouvaient pas se faire sans la complicité des politiques guadeloupéens.
Le Marissol a été l’hôtel qui a fait déborder l’indignation des guadeloupéens. L’opération honteuse du Callinago se réalisera si ces mafieux de propriétaires bénéficient, une fois encore, de la complicité des élus.
55 des salariés licenciés du Callinago, les centaines de salariés travaillant dans les hôtels et le secteur du tourisme, des investisseurs guadeloupéens, les travailleurs de Guadeloupe et l’UGTG ont décidé de ne pas capituler, mais, de passer à l’offensive.
Ils se sont constitués en société d’exploitation avec le capital nécessaire pour assurer, de façon pérenne, la reprise de l’activité commerciale de l’Hôtel Callinago. Le capital est constitué de "quote part" de centaines de travailleurs et de chefs d’entreprise qui veulent sauver le patrimoine guadeloupéen.
Notre projet s’appuie sur des produits nouveaux dans l’activité touristique basés sur notre expérience incontestable par le contact avec la clientèle touristique ; la mise en pratique des sincères observations faites par les touristes ; la prise en compte des vœux et critiques des clients que les Tours Opérateurs et les directions d’hôtels n’ont jamais pris en considération.
C’est tout de suite que les acteurs tant politiques que sociaux doivent assumer leurs responsabilités. Allons-nous laisser le patrimoine de la Guadeloupe, héritage de nos ancêtres partir sur les comptes bancaires de ces conquistadores ?
Nous vous demandons, comme nous l’avons demandé au Conseil Régional et à la Mairie du Gosier de vous unir sur ce projet et de délibérer, dans vos exécutifs respectifs, sur la décision d’acheter l’Hôtel Callinago, de récupérer ce patrimoine de la Guadeloupe, et de conclure avec la société des salariés une convention sur l’exploitation de l’hôtel, dans laquelle il sera défini le montant du loyer que la société d’exploitation devra payer.
Faites-nous connaître très rapidement votre décision afin de déterminer quelles autres formes d’action nous devrons engager pour arracher notre patrimoine de mains mal intentionnées.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, nos salutations distinguées.
Le Secrétaire Général
R. GAUTHIEROT